WEC Aston-Siguer
J1 : 26,5 kms-2060 m D+ en vallée d'Aston
L'an passé, suite à une première tentative d'exploration de cette vallée (cf récit pluvieux), nous nous étions promis d'y revenir. Voilà chose faite avec cette très longue randonnée ( et non rando-course : le terrain, en grande partie hors sentier ou très technique ne nous permettra jamais de dérouler une petite foulée).
Nous partons du barrage de Riète sur un sentier bien marqué mais glissant, et atteignons rapidement le pas de la Crabe, petit collet, et redescendons légèrement avant de remonter la très humide jasse de la Ranque.
Le temps semble clément : alternance de grand bleu et de nuages.
Au niveau des constructions en béton, un cairn nous indique la sente qui doit nous mener dans la coume de Jas.
La pente est rude, la sente est vaguement tracée et vaguement cairnée et la végétation imbibée d'eau suite aux averses de la nuit : nos pieds sont désormais trempés.
Nous passons à côtés d'un bel abri avant d'atteindre la cabane des Pradettes, bien cachée derrière un rocher.
A partir de maintenant, plus de sentier, plus de cairn !
C'est tout en orientation que nous progressons, sans trop de difficultés, mais lentement car nous devons "louvoyer" entre végétation et rochers.
10 min après avoir quittés la cabane des Pradettes, nous prenons de l'altitude en tirant sur notre droite et en visant la droite de l'énorme éperon rocheux.
Nous visons un petit collet qui doit être le déversoir de l'étang des Castellasses...Il donne en fait sur un laquet non répertorié, l'étang des Castelasses se trouvant un peu plus loin.
Nous contournons l'étang et jardinons un peu afin de trouver un improbable cairn avant de finir par nous décider à remonter le pierrier à droite
auquel succède le premier névé du jour
et nous débouchons sur l'étang noir des Castellasses
en partie gelé : magnifique ! (dommage que le soleil ne soit pas au rendez-vous).
Nous remontons à droite toute vers un petit col situé à proximité du pic de Riet et rejoignons la crête sur laquelle nous cassons la croute.
Nous parcourons toute la crête jusqu'à Mirabail et redescendons à un petit col.
Durant tout ce passage, j'essaye d'observer la suite du parcours : difficile; la brume et les nuages ne nous permettent pas d'avoir une vision précise de ce qui nous attend ! Nous apercevons quelques langues de neige et surtout le long névé sous le col de l'homme mort.
Nous décidons de continuer, quitte à faire demi-tour et descendre dans la coume d'Ose.
Du petit col, une sente part à flanc : nous nous y engageons. Nous y croisons un groupe de randonneurs suréquipés : leur leader, nous voyant en short-basket nous demande si nous avons les guêtres !
Nous comprendrons plus tard, lorsque sur certains névés, nous nous enfoncerons jusqu'à la taille !
En attendant, un passage un peu délicat (en amont d'un à pic) nous oblige à fixer nos crampons six pointes...
Efficaces mais contraignants : nous les enlèverons et remettrons à plusieurs reprises.
Et c'est ainsi, en suivant cairns dispersés et traces dans la neige laissés par le groupe de randonneurs que nous contournons en balcon l'étang de coume d'Ose.
Un cri particulier attire notre attention : incroyable, nous n'en n'avions jamais observé et voici que nous voyons un deuxième lagopède alpin en 2 semaines !
Un peu plus loin, un dernier regard en arrière nous permet de découvrir, à la faveur d'un généreux soleil (enfin!) toutes les crêtes parcourues depuis le pic de Riet (tout à gauche sur la photo) .
C'est également le moment de remettre les crampons et de s'encorder pour remonter le long névé du col de l'homme mort.
50 m sous le col, la pente se redresse sérieusement, et Flo, craignant un départ de plaque, préfère que nous contournions l'obstacle en grimpant à droite. Les crampons sont également efficaces dans cette rude pente de terre-gipset-cailloux.
Et nous basculons dans l'autre vallée, face au majestueux et imposant pic de Serrère.
Toujours pas de sentier, ni de cairn. La visibilité étant bonne,
nous descendons tout droit dans la caillasse et les névés, avant de partir vers la droite, visant la jasse des Cardous.
Nous traversons le ruisseau pour retrouver la vague sente qui doit nous conduire à la cabane de Bella.
Un pénible mal de tête (migraine ophtalmique ?) m'empêchera d'apprécier le long retour par la vallée de Quioulès.
C'est bien fatigués, mais très heureux d'avoir parcouru ce coin sauvage et oublié, que nous rejoignons notre véhicule : 9h de crapahut pour 26 kms; il n'y a donc pas que le couple distance - dénivelée à prendre en compte pour déterminer la durée d'une sortie ! Un coefficient de majoration s'impose pour tenir compte de la technicité du parcours ( ici coef 2 ).
J2 : 19,5 kms - 1700 m D+ en vallée de Siguer
Après la grosse journée d'hier et la météo ayant prévue de la pluie pour l'après midi, je propose à Flo une sortie plus "sure" : la boucle du pic des Rédouneilles que j'ai déjà réalisé deux fois dont l'an passé en compagnie de Manu (Cf récit).
Ayant dormis sur le parking de Bouychet, nous sommes à pied d'œuvre ; mais comme chaque lendemain d'effort, le démarrage est poussif...Je me demande même si nous pourrons effectuer la totalité du parcours !
Flo, elle, parait en forme, et au bout d'une demi-heure de chauffe, donne un coup d'accélérateur !
"C'est pour te motiver" me dira t'elle au moment ou nous nous engageons dans la jasse de Brouquenat d'en bas !
Peu après, nous atteignons la magnifique jasse de la Mastière
Nous faisons une petite pause, le temps d'admirer la cascade au dessus de nous et de remplacer la casquette par un buff : un vent violent-glacial s'est levé.
Nous ne trainons pas, et nous nous réchauffons rapidement dans la rude et raide montée vers
l'étang des Rédouneilles des vaches...Le sommet convoité est face à nous:
Pour l'atteindre, il nous faut passer un col sans nom. Je suis un peu inquiet en pensant que nous allons basculer versant Nord : enneigé ou pas ?
Petit arrêt rapide au sommet (le vent est glacial) pour admirer la vue...Le temps de voir également l'arrivée de nuages au loin.
Le versant nord est peu enneigé. Néanmoins, malgré que nous en évitassions la majorité, certains passages sur névé nous obligent à la prudence (par souci d'allègement, nous n'avons pas pris les crampons)
et ce n'est qu'une fois la dernière langue de neige traversée que nous ferons une halte à l'abri du vent.
Le temps commence à changer.
Nous repartons en trottinant
Il commence à tomber quelques gouttes, puis à pleuvoir franchement.
Le sentier, pavé de cailloux, est devenu très glissant, nous obligeant à rester prudents.
La cabane d'Auruzan (certainement bâtie par un Hobbit) annonce le retour vers la jasse de Brouquenat.
C'est donc tranquillement que nous rejoignons notre point de départ ( le soleil refera son apparition , mais le terrain restera "traitre" jusqu'en bas) sans avoir rencontré âme qui vive ...
A quand les belles journées ensoleillées ?