Ultra Trail Sobrarbe

Ce sont les récits de Michel (2011,2012), Romain (2011,2012) et Yvan (2011,2012), tous les trois ayant participés aux 2 dernières éditions de ce trail, avec des fortunes diverses, mais également celui de Steve ( 2012), qui nous ont mis l'eau à la bouche.

 

Tous témoignent de l'accueil chaleureux qui leur avait été réservé et surtout de la chaleur terrible qui les avait accablés !

Un beau challenge à relever pour nous : intégrer le clan très fermé des Allégadors et rejoindre Manu le 1er, Béatrice et Yvan ! Rien que ça !

Notre bulletin d'inscription traverse donc la frontière....(J'en profite pour remercier Michel et Romain pour toutes les infos et traductions réalisées).

 

Mais bon, en analysant le parcours, on se dit que ça risque d'être chaud pour d'autres raisons : 66 kms, 3900 m de D+ en moins de 14 heures, cela ne nous laissera pas beaucoup de marge de manœuvre, avec 25 kms relativement roulant en guise de mise en bouche .

Notre stratégie de course est donc soigneusement établie : avancer, toujours avancer et vaille que vaille !

 

Nous voici néanmoins à Ainsa en milieu d'après-midi et étant les premiers arrivés de la bande, nous entamons une visite de la vieille ville.

Nous nous rendons également à l'office du tourisme local pour glaner quelques renseignements. Ne connaissant absolument pas la langue espagnole, je m'attend à devoir gesticuler pour me faire comprendre, et surprise, c'est Laurence, d'origine française qui nous accueille. Nous discuterons un bon petit moment avec elle.

 

 

Nous retournons vers le parking à la rencontre de Michel et Romain qui arrivent. Nous les accompagnons pour un deuxième petit tour de la ville qui se terminera par une première pause désaltérante.

Thierry ne tarde pas à nous rejoindre pour aller récupérer nos dossards assortis d'un porte-bidon et d'un petit sac à dos en dotation. Romain guide-interprète du jour reste près de nous ! Heureusement pour nous !

Nous remontons pour la traditionnelle photo de groupe (manque Thomas qui doit arriver dans la soirée).

 

 

 Une deuxième pause rafraîchissante s'impose : cänes pour les uns, sangria pour nous !

 

 

 Il nous suffit de traverser la place pour nous attabler devant une pizza...Michel et Romain qui connaissent bien le parcours, nous font le topo...Et s'amusent bien de nos yeux de hiboux lorsqu'un serveur s'adresse directement à Flo ou moi !

Il commence à faire nuit lorsque Mélanie et Thomas nous rejoignent. Nous restons quelques minutes avant de prendre congé pour aller dormir...déjà 22h30 !

 

 

Moi qui tombais de sommeil, je passerais une nuit quasiment blanche : la pizza surement trop salée m'obligera à boire fréquemment. Il en sera de même pour Flo !

 

Samedi 4h45 : le réveil est donc pénible...Séance d'habillage, protection des pieds (élastoplast + crème), petit déjeuner  et nous rejoignons le stade où nous sommes pontés avant d'en fouler la pelouse.

Ca rigole moins !

 

 

C'est Michel qui nous prend en photo...Cette année, il fait l'impasse sur l'ultra et s'est inscrit sur le média-marathon qui partira de Bielsa à 10h; avec à la clé une superbe 6ème place pour lui!

 

 

Le départ sera donné avec quelques minutes de retard...Habituel me dit Romain !

 

 

La troupe s'élance...Nous prenons ce départ tranquillement, en fin de peloton, un petit drapeau français accroché à notre sac en signe de reconnaissance !

 

 

Il faudra quelques kms pour que le peloton s'étire. 

 

 

Je ferais quelques encablures en compagnie de Thomas, l'occasion de discuter un peu plus longtemps que la veille. 

 

 

Flo n'est pas loin derrière et m'a l'air bien en jambe sur cette partie qu'elle appréhende car considérée comme roulante.

 

 

Pourtant, mine de rien, ce sont 300 m de dénivelée et 14,5 kms, sous forme de brèves montées et descentes qui nous amènent au premier point de contrôle à Laspuña. Pile poil dans le timing envisagé : 1h43.

Le soleil commence à poindre au loin, éclairant les sommets enneigés.

 

 

Romain nous à rejoins et nous ferons équipe à trois jusqu'à Bielsa. Thomas a pris le large, quand à Thierry, il a pris la poudre d'escampette (il terminera 50ème en 10h40 !).  

 

 

Nous voilà donc repartis pour un long footing de 10 kms avec pour toile de fond le Mont perdu, magnifique.

 

 

Toute cette partie du parcours se déroulant à l'ombre, la température ambiante est agréable.

 

photo Romain 

 

Un petit coup d’œil dans le rétro : c'est bon Flo et Romain sont juste derrière.

 

 

Désormais nous allons longer le Rio Cinca jusqu'à Lafortunada.

 

 

Tout va bien pour le moment : les jambes, le  moral sont au beau fixe.

 

 photo Romain

 

Superbes passages en bord de rivière sous le regard étonné d'un pécheur ...

 

 

Nous voici  au ravitaillement de Lafortunada en 3h05 (pour 3h08 planifiés) au moment où Thomas en repart : nous refaisons le plein en eau et sortons les bâtons de nos sacs...

Les choses sérieuses commencent :

 

 

une première grimpette vers Tella .

Décidés à ne pas se laisser endormir par le petit groupe devant nous, nous mettons le clignotant à gauche et doublons...Et pouvons enfin progresser à notre propre rythme.

 

 

Nous finissons par sortir de l'ombre pour commencer à réellement profiter des paysages qui nous entourent

 

 

mais revers de la médaille, nous profitons également du soleil bien généreux : le moment de mettre en place mon pare soleil ( à savoir un buff coupé en deux glissé sous la casquette : impeccable pour se protéger la nuque ).

 

 Photo Romain

 

Il nous faut penser à ne surtout pas négliger l'hydratation et l'alimentation.

 

 Photo Romain

 

Pour ma part, je boirai une dizaine de litre dans la journée

 

 

et mon alimentation aura été composée de rondelles de saucissons+pain, mélange de fruits secs, mini sandwichs jambon-beurre, 1 pâte de fruit, 1 barre de pâte d'amande, 1 barre ovomaltine  et systématiquement sur chaque point de ravitaillement, un quartier d'orange.

 

Mais revenons au récit, le village de Tella dépassé, nous descendons légèrement vers le dolmen (que je ne verrais pas) de Tella en 4h25 (pour 4h27 envisagé). Mélanie nous apprend que Thomas vient juste de repartir.

Sur les conseils de Romain, nous vidons notre poche à eau afin de la regarnir avec de l'eau bien fraîche et nous nous tartinons allègrement de crème solaire...Et reprenons notre route, toujours à trois en veillant à ne pas faire d'excès de vitesse !

  

 photo Romain

 

Nous apercevons notre étape suivante, là-bas, au loin, tout là-haut 

 

 

le redouté portiello de Tella !

 

 Photo Romain

 

Et le soleil commence à taper dur (même si ce n'est rien par rapport aux années précédentes !)

 

 

Une douleur dans ma jambe gauche commence à me titiller l'esprit : je crains la réapparition de mon "syndrome sciatique-tendinite insertion ischio"....

 

 

Je marque le pas et laisse s'éloigner Florence et Romain..

J'en profite pour me retourner et contempler le chemin parcouru depuis Ainsa. 

 

 

J'avance à mon rythme, essayant de ne pas me démoraliser en regardant le "reste à livrer".

 

 

 Je ne suis pas le seul à la peine...

 

 

Nous arrivons au pointage en 6 h 11 (pour 5h 37 prévus !) : même cérémonial : vider la poche et la regarnir en eau fraîche avant d'attaquer, dixit Romain, le chantier. 

 

 photo Romain

 

Et il n'a pas tort Romain ! La pente se redresse, le sentier disparait. A nous d'imaginer le passage le plus simple et surtout le plus "économique" !

 

 

C'est avec un ouf de soulagement que nous basculons...Ouf de courte durée : la pente est terrible et ce n'est encore pas là que nous allons pouvoir courir !

 

 

Romain nous rassure en nous indiquant qu'après l'abreuvoir, ça ira mieux.

 

 

Effectivement, nous pouvons de nouveau trottiner et/ou alterner marche et course.

 

 

Flo, commence à ressentir une gêne au niveau des genoux et préfère donc "gérer" jusqu'à Bielsa 

 

 Photo Romain

 

d'autant qu'après le petit ravitaillement en eau de Montinier, il ne reste que 3 kms de descente.

Je laisse donc Flo descendre tranquillement, et continue avec Romain...Je me retourne : plus de Romain non plus ! 

 

Arrivé à Bielsa...42 kms de parcourus; en 7h23 pour nous (pour un plan en 7h15).

Beaucoup de coureurs s'arrêtent là parce que c'était l'objectif du jour (c'est la cas de Thomas arrivé quelques minutes plus tôt) .

A peine ai-je le temps de boire un coca bien frais que Florence arrive (ses douleurs se sont estompées). je lui demande où est Romain : il est rentré directement dans le bistrot d'en face se commander un rafraîchissement à son gout.

Nous regarnissons nos poches, nous restaurons de nos mini sandwichs, nous asseyons quelques minutes tout en discutant avec Thomas, tout heureux de son parcours et finissons par nous inquiéter de l'ami Romain.

Je rentre dans le troquet et rejoins Romain : ouh la ! Il a la tête des mauvais jours...

 

 

Il décide d'abandonner !

Je lui conseille de laisser passer l'orage....

De se prendre 10 minutes de repos et de voir...(il repartira pour malheureusement coincer définitivement quelques kms plus loin; décidément, ce parcours ne lui réussit pas; Finisher  de courses autrement plus longues, tel le grand raid de la réunion, c'était sa troisième tentative).

 

Un simple regard entre Flo et moi pour se dire : nous on continue.

D'ailleurs Romain nous demande de ne pas l'attendre ...

 

 

C'est donc un peu attristés que nous reprenons notre route.

 

 

Et nous sommes désormais  complètement seuls dans les premières bosses de la montée vers le deuxième gros morceau du jour : le Cruz de Guardia qui culmine à 2100 m d'altitude.

 

 

Nous sommes désormais en début d'après-midi et la chaleur s'intensifie.

Nous profitons de chaque ruisseau pour nous rafraîchir... 

Cette montée est longue, mais longue...Usante pour le moral...

 

Nous finissons par l'apercevoir ce col; mais qu'il nous semble bien loin !

 

 

Nous avons l'impression de nous traîner !  Et pourtant, nous finissons par rejoindre un petit groupe que nous dépassons !

 

 

Les bâtons, bien utiles dans la montée précédente, me deviennent indispensables ! 

De fréquents regards en arrière nous permettent d'apprécier le panorama mais c'est surtout la bonne "excuse" pour "mini-pauser" !

 

 

Les derniers hectomètres sont terribles, les arrêts fréquents mais, ça y est nous y sommes Yes !

 

 

Cri de victoire un peu prématuré : ce n'est pas la ligne d'arrivée mais certainement la fin des grosses difficultés. 

10h10 de course ( pour 10h33 programmé : nous sommes finalement mieux montés que prévus !)

 

 

Nous faisons une bonne pause hydratation. Flo en profite pour percer et soigner une ampoule naissante et nous revoilà dans la pente...Pour 15 kms ...Plus que 15 kms : on va le faire ! 

Nous avons une petite pensée pour Manu, forfait cette année, mais 1er allégador de la bande !

 

 

 

La fatigue se faisant ressentir, notre progression n'est pas aussi véloce que je le souhaiterai, et Flo tient à préserver ses genoux pour ne pas revivre le douloureux final du célestrail de l'an passé, mais  

 

 

l'essentiel est là : nous avançons ...

 

 

Je regarde mon chrono, pour m'apercevoir qu'il va quand même faire attention à ne pas se faire bloquer à la barrière horaire de Serveto (12h). Et c'est Flo qui assure le train, relançant dès que possible, à petites foulées certes

 

 

mais petites foulées qui nous permettent de pointer en 11h30 à Serveto.

 

Allez, un dernier bout de grimpette pour rejoindre un superbe monotrace en balcon

 

 

et yaplusqu'à pointer à Gistain pour entamer l'approche finale....Il me, il nous tarde d'en finir. 

Et il est long ce final : le parcours ne descend pas directement sur Plan, mais emprunte un tronçon de route sur lequel j'ai un doute. Un coup d’œil à la carte fournie par l'organisation nous rassure : c'est le bon chemin.

 

 

Et même si nous sommes très fatigués, nous nous efforçons néanmoins de relancer régulièrement....

 

La voix du speaker se fait entendre....Grosse émotion

 

Nous apercevons la pelouse du stade....Très grosse émotion

 

Nous voyons l'arche d'arrivée ..."C'est énorme Flo : nous l'avons fait, tu as été formidable..."

 

 

 Photo Michel

 

Nous franchissons main dans la main la ligne en 13h09; 

 

 

 Photo Michel

 

accueillis et acclamés par les copains restés nous attendre...Super sympas !

 

Leur joie sincère de nous voir en finir nous touche beaucoup.

 

 Photo Michel

 

Nous sommes vraiment heureux et fiers d'avoir "vaincus" ce parcours tant redouté !

 

Une bonne douche glacée, un repas bienvenu  et c'est déjà l'heure de prendre la navette qui nous ramène à Ainsa...

 

 

Et malgré la fatigue et l'envie d'aller s'allonger, nous irons prendre un verre de sangria en compagnie de Michel, Romain et Thierry.

 

Inutile de préciser, qu'une fois couchés, nos yeux n'auront aucune difficulté à se fermer !

 

Nous sommes Allégadors !

 

Et, même si lorsque l'on est dans le dur, on se dit que l'on ne nous y reprendra plus, nous finissons par en redemander, des chouettes week-end sportif entre copains comme celui-là !

 

 

 

Ultra Trail Sobrarbe



01/07/2013
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