Saint-Amancet/Dourgne en boucle-Samedi 21 mars 2009
Le tracé de cette balade repose en fait sur une compilation de 3 itinéraires de petite randonnée décrits dans un ouvrage des éditions Chamina : Les Aravis, La capelette de St-Ferréol et le vent d'Autan avec 23 kms estimés.
En fait ce parcours fera 26 kms pour 1000 m D+
Me voilà donc à pied d'oeuvre ce samedi au pied de la Montagne Noire. Le soleil est au rendez-vous mais la température est basse : +1°C. Alors, je pars rapidement sur une petite route qui rejoint rapidement une large piste forestière qui monte tranquillement.
De cette piste, j'aperçois la carrière de Saint-Amancet
Et je continue de monter tranquillement cette piste en footing; c'est roulant et j'atteindrai le point haut de cette première partie avec très peu de phases de marche.
J'essaie de trouver l'aven de Viala mentionné sur la carte : introuvable..
Alors je continue ma progression en franchissant plusieurs petits ruisseaux, dont celui des Aravis :
Au long du chemin, les arbres défilent : pins, épicéas,sapins ou douglas (la forêt de St-Amancet a été plantée dans les années 60) avec une pensée pour Steve qui a travaillé pendant quelques années dans cet environnement.
J'atteins la croix de Montalric :
Puis le point haut de cette sortie : la table d'orientation qui offre une vaste vue sur les plaines environnantes, notamment Revel et le lac de St Ferréol :
La balade se transforme comme souvent depuis fin janvier en un parcours de saut d'obstacle :
La descente se poursuit sur un premier monotrace qui me mène aux abords de la ferme de Galan
De cette ferme je rejoints par une petite route, la piste forestière qui traverse le "désert" de St-Ferréol , la fameuse capelette est en vue :
En tournant la tête, c'est le site de St Chipoli qui s'offre à mes yeux :
De voir cette chapelle isolée dans cette lande renforce le sentiment de solitude que je ressens (toujours pas vu âme qui vive)..
Mp3 sur les oreilles, un son bien rythmé et j'engage la descente sur Dourgne ..
Juste un petit arrêt photo de la statue de St Stappin :
De Dourgne, je rejoins le hameau de La Montagnarie avec son joli grenier :
Je remonte une piste avant de m'apercevoir qu'il me faut bifurquer ( la trace GPS est plus qu'utile) :
Bifurquer pour m'engager dans un rapaillou casse-pattes.
Le terrain avait été roulant jusqu à présent, mais là c'est la 1ère lente qui s'impose.
Arrivé en haut de cette seule réelle difficulté, j'emprunte une piste forestière en balcon qui amorce la descente à 2 kms de St-Amancet.
Complément historique : les quatre saints de Dourgne :
Dourgne est entouré d'une couronne de sites sacrés liés au culte de saint Stapin, qui furent probablement le siège d'anciens cultes païens réinscrits au cours des siècles dans un légendaire catholique «plus digne de foi». A l'origine, ils étaient quatre : Macaire, Ferréol, Hippolyte, Stapin, qui jouaient avec des meules de moulins d'un côté à l'autre de la montagne.
Macaire, ermite nourri par un corbeau noir, habitait une grotte près de la fontaine de Mougnès, qui tirerait son nom d'une source sacrée où les pèlerins venaient plonger le « mouniés», un linge appartenant à un malade. Au XIXe siècle, les futurs moines d'En-Calcat, soucieux d'ancrer leur abbaye dans une origine monastique, la rebaptisèrent «source des Moines», en référence à une hypothétique communauté de religieux liée au culte de saint Stapin. L'oratoire, construit un peu en aval en 1956 et dédié à Fatima, fit oublier Macaire et la fontaine.
Autre site, autre saint, Ferréol vivait sur les hauteurs du plateau. On retrouve, inscrites dans la roche, de nombreuses traces de son aiguillon et des roues de sa charrette. Alors qu'il menait son chariot empli de barriques de vin, il faillit tomber dans le précipice lorsqu'un ange lui apparut, empêchant le drame. C'est alors qu'il se convertit. Compte tenu de l'orientation est-ouest des symboles de la roue, il pourrait s'agir d'un culte solaire. La croix qui domine la chapelle du vallon, toute proche, est d'ailleurs un lieu de prières contre la foudre et le tonnerre. Le légendaire explique aussi l'opposition entre les pierres noires et les pierres blanches, qui se trouvent sur le site : saint Stapin, qui priait sur les blanches, dut lutter avec le diable, établi sur les noires.
Hippolyte avait une chapelle qui donna son nom au site : Chipoli. De là-haut, il dominait toute la plaine et on l'invoquait contre le vent d'autan. Non loin, se trouve le «lit de pierre« (sorte d'excavation artificielle rectangulaire) du saint le plus célèbre, saint Stapin. L'origine du culte consacré à ce dernier est plus floue. A l'intérieur de la chapelle du vallon qui lui est dédiée, on voit dans la roche les traces de ses genoux : il s'agit, là encore, d'une pierre à cupules laissée apparente. Jusqu'au siècle passé, les pèlerins étaient nombreux, effectuant des «genouillades » dans l'espoir d'une guérison : femmes en quête d'enfant, mères venues consacrer les leurs, et surtout rhumatisants et goutteux, car le saint était spécialisé dans la guérison de ces maux. A la fin du XIXe siècle, le fondateur d'En-Calcat, Romain Banquet, lui redonna une image plus honorable, plus digne d'un saint patron protecteur de la cité : d'abord ermite, saint Stapin, assimilé à Estienne, aurait été choisi pour être évêque de Carcassonne vers le Vlle siècle, avant de revenir mourir à Dourgne ; sa
dépouille devant être ramenée à Carcassonne, en chemin les premiers miracles s'accomplirent. En 1885, une statue du saint évêque fut érigée au roc de La Bade. Le pèlerinage à Saint-Stapin, fixé au 6 août, le jour de la Transfiguration, attire toujours les foules, mais il a été très appauvri. Dès le XVllle siècle, en effet, l'église a condamné les pratiques considérées comme superstitieuses. Seul demeure un culte lié à la Transfiguration, comme l'offrande de raisins primeurs blancs et noirs... B. de VIVIES.