Trail du Caroux 2008

Flo, le retour

Et oui, c'est le retour de Flo à la compétition, encore une fois sans trop d'entrainement, elle décide de m'accompagner sur le trail du Caroux, 30 kms et 2200 m D+. Flo n'a jamais parcouru une telle distance, ni gravi un tel dénivellé; ce trail sera donc son Everest.

En début de semaine, c'est la cata : Flo se retrouve bloquée par un lumbago..Soins kiné, ostéopathe magique pour se sentir a peu près d'aplomb samedi matin. C'est quand même avec beaucoup d'inquiétude pour son dos que nous partons samedi vers Mons La Trivalle.

Arrivé sur place, nous croisons Marc Andrieux qui redescend du massif (il vient de rebaliser une partie du parcours), et nous donne des conseils quand à la gestion de la course, notemment sur la 1ère partie très technique.

Nous retrouvons ensuite notre hébergement dans un village de gite absolument désert..Pastaparty en amoureux puis dodo.

Le matin, c'est la pluie qui nous réveille..petit déj et nos regards se croisent "et si on se recouchai?". Non non, direction la ligne de départ pour récuperer nos dossards; la pluie fine se transforme en averse et le doute s'insinue en nous :"on y va ou pas?".

 


 

Marc Andrieux prend la parole pour un briefing d'avantcourse en nous rappelant les consignes de course et en nous demandant d'être vigilant au balisage...Hum,rassurant tout ça...Flo est inquiète quand aux conditions météo et surtout pour son dos. Marc vient nous dire un petit mot d'encouragement et nous nous dirigeons,pas trops fiers vers la ligne de départ..

3,2,1 partez. Pour partir c'est parti..Les 1ers sont déjà loins. Pour nous ce sera 2 kms de petite route en guise d'échauffement vers l'entrée des Gorges d'Héric. La pluie a faibli, nous quittons les coupevents et Flo me fait un sourire (donc le moral est là).Nous sommes déjà en queue de peloton (c'est parti très vite).

 


 

Nous attaquons ensuite le dur , le sentier des gardes qui doit nous mener sur le plateau, 900 m plus haut. Nous prenons le rythme, les batons sont d'une grande aide.

 

 

Je prends quelques longueurs d'avance (c'est mon rythme) puis j'attend Flo , ce sera ainsi tout au long de ce trail. Nous mettrons 1h15 pour cette montée.

 

Sur le plateau, c'est le brouillard et la pluie redouble d'intensité, c'est le déluge (il pleuvra sans arrêt ); nous sommes déjà trempés jusqu'à la moelle . Au point de contrôle, Marc nous met en garde sur les dangers de la descente rendue très glissante par la pluie incessante. En effet, quelques minutes plus tard un concurrent derrière nous chute brutalement et se luxe l'épaule. Au même moment un pompier arrive dont on ne sait où et le prend en charge.

Nous poursuivons notre parcours suivis de près par les 2 coureurs (Jérôme et Jean-Luc) chargés de fermer la course : nous sommes derniers!!!

C'est pas grave, l'objectif c'est d'aller au bout..Jean-Luc,qui organise aussi des raids et qui connait parfaitement le massif, nous décrira les curiosités, relatera les anecdotes liées à la région pendant que Jérôme débalise..Une vraie balade touristique en somme..

 

Dans cette descente des cabanes de Caylus, nous traverserons des ruisseaux,

 


 

manquerons de glisser à plusieurs reprise et descendrons sur Colombières par un sentier composé de marches en pierre..Arrivés en bas, il nous faut remonter les gorges de la colombières jusqu'à  La Fage où a été mise en place une barrière horaire à 13 h. J'en informe Flo, puis la laisse en compagnie de ses 2 chevaliers servants, car je me sens des jambes et j'ai envie de pousser la machine..Je remonte donc les gorges à un train d'enfer, je double un couple de concurrent et arrive à La Fage où un petit ravitaillement est le bienvenu. Le couple arrive, nous discutons et nous présentons : c'est Phylea ( en fait comme ils sont deux : les phylea sans s). Ils repartent, et moi j'attends toujours Flo, 12h35...12h40...12h45 Ouf, elle arrive dans les temps...Elle semble bien physiquement et moralement, c'est d'ailleurs elle qui repart la 1ère. Je la suis puis la dépasse en accélérant pour me réchauffer (l'arrêt sous la pluie battante m'a transi, je grelotte) .

 

 

 

Nous remontons sur le plateau par des chemins qui se sont transformés en véritables torrents (palmes obligatoires).

 


 

Sur le plateaux, alternance de passages sur larges chemins boueux et sentiers marécageux, les pieds toujours dans l'eau (dommage, j'avais mis mes jolies chaussettes blanches du Dimanche).

 


 

 Au point de contrôle, un bénévole nous pose la question : "vous continuez ?". Je consulte Flo qui semble hésiter, il ne reste que 13 kms...Et nous repartons direction col d'airole puis descente vers Héric, s'ensuit la remontée vers le col de Bardou . A partir de là, il n'y plus qu'à descendre.

Y a plus qu'à, Y a plus qu'à...Encore faut-il le pouvoir .Flo ne peux plus courir, douleur au genou plus fatigue ont raisons de sa volonté. J'essaye de la motiver en lui proposant le challenge d'arriver en moins de 7 h...Elle me répond que "arriver ce sera déjà bien" et elle a bien raison. je la laisse à nouveau en compagnie de ses 2 accompagnateurs pour me dégourdir les jambes . Je l'attends à l'entrée de Mons pour parcourir les derniers mêtres et franchir la ligne  d'arrivée à ses cotés après 7h15 d'effort sous les applaudissements et encouragements nourris des organisateurs et participants encore présents. Flo est submergée par l'émotion de cet accueil, mais aussi par ce sentiment de s'être dépassée, transcandée pour aller au bout. Un court instant, un grand moment. A mon tour de féliciter ma championne par un gros bisou..Flo a même le droit à une interview au micro..

Douches puis miettes de repas (et oui nous sommes arrivés les derniers, les morts de faim étaient passés par le buffet bien avant nous). Nous échangeons quelques mots avec les uns et avec les autres; et au moment de partir, c'est Marc Andrieux qui vient nous dire quelques mots sympathiques qui réchauffent le coeur et l'esprit.

Un grand bravo à l'organisation pour nous avoir permis de vivre cette aventure dans des conditions dantesques (nous avons échappé à l'orage !!!) en toute sécurité (balisage parfait) et un grand merci à nos 2 accompagnateurs pour nous avoir communiqué leur attachement au massif du Caroux. Sans oublier tous les bénévoles qui ont du attendre notre passage pour enfin se mettre à l'abri des intempéries et se réchauffer; certains nous ont peut-être maudit de notre lenteur : mille excuses et mille mercis..

 

Pour les photos, je vais investir dans un appareil étanche...(Jusqu'à présent j'utilisai simplement mon téléphone!!!  

 


 

 

 

 

Commentaires


Le 02/06/08 à 10:52, commentaire de robin

Waouh ! Dantesques les conditions ! Félicitations à vous deux pour avoir bouclé ce trail.
Vu les photos cela devait être quelque chose.

bonne récup

Le 02/06/08 à 12:53, commentaire de lapeyrotte
Félicitations pour avoir tenu le coup malgré les mauvaises conditions....
a +
yvan

Le 02/06/08 à 18:27, commentaire de wil26
Félicitations à vous 2. L'appareil non étanche donne du charme aux photos!!! Je les trouve superbes et assez impressionnantes. Bonjour à Marc qui est super sympa.

Wilfried

Le 02/06/08 à 18:55, commentaire de steve11590
Salut, j'y étais aussi. Et en effet la météo fut trés trés mauvaise !
Sentiers glissants ou inondés, plateau en plein brouillard. Il faut être un peu maso pour faire des courses dans ces conditions, mais je crois qu'on aime ça !
Bravo à vous pour l'avoir fait et fini.
Pour ma part je suis arrivé au bout aussi, un peu plus tôt que vous, mais tout aussi trempé !
Bonne récup.

Le 02/06/08 à 19:30, commentaire de grumlie
Au moins il n'y avait pas de risque d'insolation... Bravo d'avoir fini dans ces conditions. Bonne récup

Le 02/06/08 à 20:40, commentaire de Phylea
Salut Francis
Félicitation a vous deux, effectivement les conditions météo ne nous on pas facilité la tache,
mais quel bonheur de parcourir ces sentiers du caroux.
Content de t'avoir rancontré a ce ravito.
A bientot sur de nouveau chemin.
Jérome et Linda

Le 02/06/08 à 22:51, commentaire de l'arbalete
Bravo d'avoir fini dans ces conditions. J'y étais moi aussi. C'était en effet très difficile à cause de la pluie abondante qui rendait les descentes très glissantes voire dangereuses. Mais au final ne reste que le plaisir, de l'effort et de la découverte de cette belle région si méconnue.
Vous avez bien eu du mérite à rester plus de 7 heures sous la pluie.

Le 04/06/08 à 08:24, commentaire de mic31
Salut Francis,

Belle aventure et le plaisir de courir en couple, j ai la chance de connaitre ce bonheur.

On a réussi à éviter la pluie sur le Trail des 3 Pics, après les Citadelles et l Aubrac, Sabine aurait craqué...

rdv à l Aubrac, @ +

Le 07/06/08 à 10:22, commentaire de Eric Kikour Roux
Et encore!
Le Caroux, ça peut aussi être le givre et la neige, un vent sur le plateau (environ 10 mois par an) à vous faire pleurer en hiver, ....
Mais également de charmantes petites bêtes: mouflons un peu partout, surtout quand il ne pleut pas, salamandres dans la redescente vers Héric, surtout quand il pleut un peu moins, touristes ....
Et c'est un peu pour ça qu'on l'aime!
Quel régal dimanche dernier.
Bravo à vous deux: A l'arrivée, Stéphane vous a demandé si vous comptiez revenir; à votre réponse (peut-être), il a rétorqué: "maintenant, c'est peut-être, dans une heure c'est sûr et demain vous postez l'inscription pour l'année prochaine". Avait-il raison?
Eric
PS: Mercredi, le Caroux avait revêtu ses plus beaux habits de lumière ....
 


09/10/2008
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