Trail du Cagire
Suite à ma participation, l'an passé, à la première édition de ce trail du Cagire, parcouru sous la pluie et sans aucune visibilité, je m'étais promis de remettre le couvert cette année avec l'espérance de pouvoir enfin profiter du paysage.
Et cerise sur le gâteau, Flo m'accompagnera sur ce coup, et ce malgré un manque évident d'entrainement. Qu'à cela ne tienne, nous ferons équipage commun en ayant en tête notre projet de fin août, quelque peu plus long .
Nous récupérons très rapidement nos dossards. L'information concernant les lieux et compositions des nombreux ravitaillements est claire : visiblement, les organisateurs ont parfaitement comblé les lacunes et à "à peu près" de l'an passé !
Le temps est légèrement couvert, laissant apparaître un peu de bleu, mais la pluie n'est pas annoncée.
Nous partirons donc light : short, tee-shirt + manchettes, coupe-vent sans manche et simple gourde au cas où !
Au moment du traditionnel selfie d'avant course, Flo s'aperçoit qu'elle a oublié ses mitaines dans la voiture et , voyant que nous disposons de 5 minutes avant qu'il ne soit 8 heures, veut retourner les chercher… Mais le compte à rebours se fait entendre et le départ, au coup de fusil, est lancé avec quelques minutes d'avance !
Mais nouveauté, l'organisation nous fait effectuer un tour de stade complet de façon à étirer le peloton; ce qui nous permet de nous arrêter rapidement pour récupérer les gants de Flo;
Et de nous retrouver d'entrée en dernière position, derrière l'homme-balai !
Mais pas de panique, ça bouchonne très rapidement dès que le sentier se resserre !
Autre élément qui apparaît très rapidement, avec les fortes pluies des jours derniers, le terrain sera très "citadellien" avec une boue tour à tour "patinée", rendant les appuis fuyants, et profonde et grasse, alourdissant considérablement nos chaussures.
Pour nous la course est lancée, et rapidement Flo trouve une allure régulière sur laquelle je reste calé; allure qui nous permet de quitter la dernière position du peloton.
Le premier gros ravitaillement du col de Buret est atteint sans forcer.
Un tronçon de route nous mène jusqu'à Juzet-d'Izaut pour nous attaquer à
Et là encore, nous remontons des concurrents certainement partis un peu trop vite et surpris par la pente. Parce que ça grimpe dur et les gouttes commencent à tomber !
Nous nous retrouvons également derrière un concurrent dont la respiration évoque un soufflet de forge percé ! Ce qui finit par m'agacer : j'accélère donc pour prendre un peu le large.
Et vu l'ampleur du bruit et de la difficulté apparente qu'il a à respirer, je me dis qu'il ne va pas tarder à "exploser" !
Mais Flo, qui donne tout, n'arrive pas à suivre. Je l'attends donc à la cabane de Juzet. Et le gars, toujours soufflant-sifflant ne faiblis pas ! Nous le laissons partir devant et restons en retrait…
Nous sommes sortis de la forêt et pouvons enfin profiter des alpages et apercevoir le point haut du parcours au dessus de nos têtes.
Le parcours, entièrement déneigé cette année, ne nous fait pas emprunter la crête sur notre droite, mais le classique sentier en lacet (ce qui occasionnera pratiquement 2 kms de plus et explique certainement les 11 minutes de plus mis par le vainqueur cette année)
Flo, malgré son manque de distance-dénivelé dans les jambes, gère parfaitement cette ascension
et lorsque nous faisons la bascule, elle prend même le large dans la descente vers le col du pas de l'âne !
Pour ma part, je préfère rester à distance, mal à l'aise sur cette portion technique.
Je la rejoindrai un peu plus bas, à l'orée de la forêt.
A l'horizon, le ciel bouché, ne nous permet pas de profiter du panorama espéré !
Le passage au refuge de Larreix marque la mi-parcours.
Pour l'instant, le moral et les jambes vont bien, et nous avons 2 heures d'avance sur la deuxième barrière horaire, de quoi "voir venir".
Après un long passage à flanc de montagne sur un monotrace très casse-figure car très glissant, nous empruntons une piste en légère descente, l'occasion de trottiner de nouveau.
Je prends un peu d'avance sur Flo, pour pouvoir marcher un peu avant d'arriver à la bifurcation qui m'avait occasionnée de sérieuses crampes. l'an passé,
J'en rigole avec les bénévoles présents et à l'arrivée de Flo, m'engage confiant sur ce passage.
Et paf, l'histoire se répète, une crampe terrible à l'adducteur gauche me cloue sur place !
Je dis à Flo de continuer tranquillement sans m'attendre, espérant que la douleur s'estompera rapidement.
Les minutes passent, et je ne peux toujours pas bouger. Pendant ce temps, ce sont bien 10 concurrents qui passent.
Les bénévoles, un peu inquiets de me voir en souffrance, me proposent de regagner leur voiture !
Mais non, je sais que ça va passer, il suffit d'être patient.
Et je repars, à tout petits pas dans le passage un peu raide, puis petit à petit en trottinant puis en courant dans la descente qui suit pour rejoindre Flo, qui inquiète de ne pas me voir arriver plus rapidement, s'est arrêtée pour m'attendre.
Nous rejoignons tranquillement la dernière barrière horaire du col de Buret avec toujours la même marge de 2 heures.
Et nous empruntons le long, très long monotrace pratiquement plat sur lequel Flo imprime une cadence qui nous permet de remonter quelques concurrents.
Il nous reste le "mur" de Peyregude à remonter.
Et là, c'est un vrai "chantier" avec au choix des ornières, de la boue ruisselante, de la boue profonde…Chacun y va de sa trajectoire.
Nous optons pour une trajectoire "pieds mouillés", l'eau lavant la roche, permet des appuis surs.
Et là encore, nous remontons quelques personnes.
Un peu plus haut, nous prenons pied sur l'asphalte.
Pour les quelques concurrents qui sont à nos côtés, c'est pensent-ils, la fin des difficultés. Et non, ça monte encore bien fort !
Ce qui mine le moral de quelques uns.
Pour notre part, le rythme est maintenu jusqu'à la dernière bascule.
Le final sera un peu plus compliqué : le sentier, laminé par nos prédécesseurs des 2 courses, est une véritable patinoire !
Enfin, nous voici franchissant la ligne d'arrivée en 6h30 au terme de ces 35,5 kms et 2100 m de D+.
Ce n'est pas une grande performance, mais l'objectif du jour était surtout de nous "endurcir" et de tester l'équipage, et là, c'est mission accomplie pour nous.